mercredi 21 mars 2007

Sarkozy ou Le Pen?



"Pourquoi pas Sarkozy?" C'est une question que l'on me pose souvent. "Il est assez à droite pour toi, non?"

Je répond non. Pas Sarkozy. D'accord, il est un peu plus à droite que Chirac (ce qui n'est pas un exploit), encore que ces termes "droite, gauche", ne veulent plus dire grand chose.

Mais il existe dans ses paroles et son programme, des idées qui sont totalement incompatibles avec les miennes, et qui représentent à mon sens des écueils fondamentaux. Je vais tenter de les expliquer, sans faire de procès d'intention au ministre de l'intérieur.

D'abord, je juge positives les déclarations récentes de Nicolas Sarkozy sur l'identité nationale. C'est le thème essentiel actuel, il se doit d'être central dans la campagne. Positif aussi la volonté de remettre la France au travail (Nous travaillons 4 semaines de moins que nos voisins!), de supprimer certaines injustices sociales faites aux travailleurs. Oui il faudra revenir (momentanément peut être) aux 40h, et repousser les retraites jusqu'à 65, voire même 70 ans. Oui il faudra réapprendre le respect absolu de l'ordre républicain et de ses représentants. Oui il faudra rétablir l'autorité du gouvernement, des enseignants, mais aussi l'autorité éducative. Oui pour le programme sécuritaire, dans lequel il faudrait aller encore beaucoup plus loin... Voilà pour quelques points positifs.

Passons aux aspects négatifs:

-La discrimination positive. C'est peut être un détail, mais un tel point n'a pas sa place dans une démocratie, pour tout ce qu'il engendre et tout ce qu'il bafoue (Constitution, DDHC, Préambule, Art. 6. etc.).

-Laïcité. Elle doit être rigoureusement totale. Pas de subventions. Sarkozy n'est pas de cet avis.

-Immigration. Le discours de Sarkozy sur le sujet est très flou (et jugulé par le carcan du système, qui étouffe la liberté de parole).

-Atlantisme. Le Pen n'est pas un atlantiste, Sarkozy en est un. Bien que j'avertisse souvent mes amis politiques de la relativité du "danger" américain (Il vaut sans doute mieux eux que d'autres), il n'en est pas moins que la France pourrait et devrait représenter une alternative constructive sur la scène internationale, par rapport aux américains qui mènent une politique d'opposition (parfois sioniste) effrayante vis à vis du monde Musulman.

-Europe. Le Pen, le seul et l'unique sur ce thème (Les trois autres sont des européistes convaincus), à dénoncer le danger absolu de l'européanisation ou détriment de l'état nation, et qui se dit prêt à rétablir les frontières (davantage économiques qu'humaines, cela va de soit), ce qu'aucun autre ne peut faire (De Villiers n'existe pas).

Et puis Sarkozy est une partie du système, incontestablement. Il défend le système inique (mode de scrutins scandaleux, principalement pour les législatives). Et le système prive de facto de fermeté et d'innovation ceux qui en sont. Sarkozy a beau reconnaître sans arrêt ses points communs avec Le Pen sur les idées, par l'exemple sémantique qu'il répète à l'envie ("Si Le Pen dit que le soleil est jaune, je ne vais pas dire qu'il est bleu"), il n'en reste pas moins du côté du système, rejetant en permance Le Pen vers les marges, avec mépris, comme si le frontiste était l'ultime menace, que tout et n'importe quoi de non conforme à ses idées pourrait favoriser. Le mythe obscur, un fardeau nommé "extrême droite"(pensez aux connotations de ce terme!), que Le Pen supporte depuis des dizaines d'années... Alors qu'il y a bien sur de la gauche chez Le Pen, de la droite aussi, mais surtout l'union et la nation.

Que choque à ce point Sarkozy dans le programme du Front National, qui pourtant ne choquait pas Pasqua? Qu'on lui demande, précisément! Rien! bien sur! C'est juste la simple bonne vieille duperie électorale, usée jusqu'à la corde, depuis des années par des dizaines d'hommes du système, pour rabaisser le vrai candidat de la nation française, et protéger leur petite boutique..

Entendons nous bien. Je ne fais que préciser les différences (importantes) opposant Sarkozy à Le Pen. Il y a bien pire pour l'état que Sarkozy (le moins pire des candidats du système). Et dans l'hypothèse d'une absence de Le Pen au second tour, je voterai pour lui contre Bayrou ou pour lui contre Royal. Je ne peux imaginer que ces deux là, l'opportuniste insignifiant et la dinde gaffeuse (la plus grande farce électorale de la Vème République) se partagent à eux seuls les débats. Lisez la liste des douze, parmi les petits apôtres, pas un seul autre n'a l'envergure du second tour.

Et qui dans le rôle du messie?... Vous le savez.

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